Données
Les données dévoilent l’inefficacité de l’approche de l’État en matière de lutte contre la migration non réglementaire qui se focalise essentiellement sur des interventions sécuritaires, négligeant d’autres moyens pour gérer adéquatement le flux considérable de migrants et assurer leur sécurité.
Les drames de la migration non règlementaire sur les côtes de la Tunisie en 2023
N’hésitez pas à naviguer sur ce lien pour avoir accès aux statistiques complètes de la migration en Tunisie 2023.
Nombre de migrants interceptés par les autorités tunisiennes
Données par FTDES
Dans cet écosystème associatif qui lutte infatigablement pour le droit de réponse et le droit de mobilité et d’existence, il nous semble indispensable de prendre en compte le travail constant sur le dossier des disparus et la mobilisation de toutes les associations sur le terrain.
Chaque association, née de la douleur et de la colère dans une Tunisie post-révolutionnaire à partir de 2011, émerge des propres familles des disparus. Elles se lèvent, manifestent et réclament justice. Elles exigent des autorités tunisiennes et européennes toute la lumière sur ces vies brisées. “Ni parmi les vivants, ni parmi les morts, où sont-ils?”.
Tunis (Tunisie), 9 décembre 2022. Une manifestation s’est déroulée devant le Théâtre National de Tunis à l’occasion de la visite officielle de Giorgia Meloni, Premier ministre d’extrême droite de l’Italie. L’Italie envisage de déléguer le contrôle de l’immigration aux autorités tunisiennes. Diverses associations et familles de disparus en mer, telles que La Terre pour Tous et Mem-Med, se sont rassemblées avec un message unifié résonnant depuis 2011 : « Où sont nos enfants ? »
L’association La Terre pour tous
À sa tête, le militant Imed Soltani, qui s’auto-définit comme “combattant”. Cette guerre contre les politiques des frontières, il la mène dans l’espace public et virtuel. Ses outils de combat ? Un microphone porteur du cri déchirant « où sont nos enfants », cherchant à percer les murs des ministères et des ambassades lors de ses multiples manifestations. Sur sa page Facebook, Imed condamne avec force les accords bilatéraux, interpelle les responsables et joue le rôle d’un « avis de recherche » pour les familles des disparus. La Terre pour Tous défend toutes les causes liées à la liberté de déplacement. A ses côtés, les mères des personnes disparues, allégories de souffrance et de résilience.
L’association des mères de migrants disparus
Elles sont mères, sœurs et filles des disparus entre 2011 et 2021, unies dans un mouvement où leur douleur occupe le centre de la parole et des actions contestataires. Cette association tire sa légitimité symbolique de leur position prééminente, fondée avec le soutien de la Ligue tunisienne de défense des Droits de l’Homme (LTDH). Sept familles se serrent les cœurs, trouvant en l’action collective un moyen de renforcer leur pouvoir de revendication auprès des gouvernements. Leur dessein fondamental ? Retrouver leurs proches, qu’ils soient vivants ou décédés.
L’association Mem.Med – Memoria Mediterranea
Ils et elles sont chercheurs, anthropologues, avocats, psychologues, sociologues, médiateurs, géographes, activistes ou encore mères de disparus qui évoluent dans l’espace méditerranéen pour analyser de manière critique les frontières qui le délimitent, les processus migratoires qui le traversent et les politiques qui les régulent. Mem-med soutient les familles et les communautés dans la recherche de personnes décédées ou disparues en mer ou dans d’autres zones frontalières. Cet outil opérationnel en Sicile, Sardaigne et Tunisie propose un appui juridique, psychologique, et un espace pour la mémoire, les témoignages et la sensibilisation: “Lutter contre la violence de ces politiques signifie avant tout faire de la mémoire un acte de récupération politique pour ne jamais permettre que ces existences et ces violences soient oubliées”, appuie l’une des représentantes de l’association.